Les patrimoines et les paysages culturels ont été construits par l’histoire en interaction avec l’environnement. Aujourd’hui, ces héritages des civilisations passées ne sont plus de simples témoins passifs. Ils sont en effet devenus des acteurs essentiels dans le développement économique, social, culturel des territoires. Ce sont de véritables leviers de développement, créateurs d’emploi, d’attractivité, de cohésion sociale et générateurs de croissance. Le Val de Loire (labélisé UNESCO) ou encore le Centre Pompidou-Metz, Bilbao, SOS-Montréal sont des exemples parlants de cette re-vitalisation qui exige des personnels ayant à la fois des compétences pluridisciplinaires et professionnelles. Ce master tient compte des évolutions mais aussi des adaptations indispensables pour répondre aux attentes des responsables politiques et culturels ce qui explique le fort taux d’employabilité. Cette problématique est envisagée dans le cadre national et international. Ce master propose quatre parcours originaux et spécifiques, dans le cadre de lco-accrédités au sein de l’Université de Lyon : METIS, MACLANDS, PATRINUM et PATRILANG. Deux finalités sont possibles: Recherche et pro.
La formation débute en M1 par une approche générale et une remise à niveau sur la thématique pour des étudiant(e)s qui viennent de disciplines et de cursus différents. Tous les concepts, tous les questionnements sont envisagés avec les outils méthodologiques et pédagogiques modernes (culture du projet, pédagogie inversée, travail en atelier, sur le terrain…) pour ensuite entrer dans des UE plus spécialisées qui permettront d’aller plus avant, l’année suivante.
Le M2 offre quatre spécialisation dans des parcours qui permettent d’accéder au monde du travail ou à celui de la recherche.
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METIS est un parcours de formation innovant sur les patrimoines de la modernité s’appuyant sur une méthodologie originale. Dans une société où le changement est permanent, il est indispensable de former des professionnels susceptibles de faire preuve de flexibilité et d’adaptation en toutes circonstances. La formation souhaite associer étroitement les compétences scientifiques, les capacités techniques et les savoir-être comme par exemple la réflexivité sur le métier, l’esprit de concertation et l’approche pragmatique de la complexité, à l’image de la déesse METIS. Cette méthodologie anime l’intégralité du parcours: interactivité entre le terrain et les connaissances, accompagnement au développement personnel et professionnel de l’étudiant, approche pragmatique des langues (certains cours en anglais, pratique interculturelle de l’apprentissage d’une deuxième langue vivante…), intégration des NTIC, du numérique et de la réalité virtuelle appliqués à la culture.
La méthodologie « Métis » est appliquée aux patrimoines de la modernité qui aujourd’hui constituent de véritables enjeux économiques, sociétaux, culturels et politiques. En effet, les problématiques des patrimoines de la modernité se posent à tous les échelons des territoires pour nos sociétés et nos décideurs. Patrimoines matériels bâtis du XXe et XXIe siècle, patrimoines immatériels et vivants (traditions, savoir-faire, mémoire…) sont au cœurs des débats d’aujourd’hui et de demain : Le patrimoine Le Corbusier et les contraintes d’un patrimoine en béton vieillissant et habité ; le réseau des utopies réalisées entre Lyon et Saint-Etienne et ses enjeux de développement durable, d’économie d’énergie ou encore de ré-utilisation du patrimoine ; le classement récent à l’UNESCO du Compagnonnage, du repas gastronomique français et les questions de sauvegarde ; les enjeux de la conservation et de la transmission de patrimoines liés aux guerres dans une Europe qui oublie son histoire…
Partenariats : Co-accrédité avec l’École Nationale des Travaux Publics de l’État (ENTPE), laboratoire et équipe Génie Civil et Bâtiment, Master GBBV GreenBuilding (Référents : Pr Pierre Michel, Pr Richard Cantin)
Co-responsable du parcours : Richard Cantin, ENTPE
On prête à Jean Monnet d’avoir dit que s’il devait commencer l’aventure européenne, il le ferait par la culture.L’intérêt croissant dans le cadre du développement territorial, pour le patrimoine ou le cultural landcape, concept englobant et international, lui donne raison. En effet, si durant deux siècles, le patrimoine a été lié aux nations et à leurs histoires, aujourd’hui, le patrimoine, le cultural landscape dans toutes les acceptions, entrent dans une aire/ère nouvelle en s’ouvrant davantage à l’extérieur.
Le patrimoine européen qui ne se borne pas à être une collection de patrimoines nationaux, un album de sites remarquables et labellisés, un recueil de savoir faire, possède des caractères paradoxaux (unité et pluralité, mémoire et présent créatif, identité et « métissage » culturels …) qui, en en faisant sa singularité, en produit aussi son attraction pour les européens et plus encore pour les non-européens qui peuvent y trouver matière à réflexion et à réponse pour leurs propres interrogations patrimoniales. Le cultural landscape (et son traitement) non seulement révèle le passé et l’évolution d’un pays, les relations des hommes avec l’environnement, mais aussi fournit des opportunités économiques, écologiques, sociales qui aident les hommes à mieux vivre ensemble. Un développement inadéquat, l’absence de connaissance comme la négligence des ramifications culturelles et environnementales, le tout allié à des décisions à court terme malheureuses, ont mis à mal, voire détruit notre paysage culturel.
MACLANDS formera en 2 ans des chargés de projets de développement territorial et humain par le Cultural Landscape et des gestionnaires de sites labellisés capables d’appréhender la complexité des paysages culturels (PCs). MACLANDS met en avant un apprentissage de la gestion complexe, globale et intégrée, de la conservation et valorisation durables des systèmes et sites patrimoniaux (patrimoines matériels et immatériels), aires protégées et des PCs. La formation répond aux besoins ciblés par l’Unesco, les institutions internationales et les collectivités territoriales. Par son contenu scientifique et technique, le travail sur le terrain, par sa méthodologie innovante (projet collaboratif, ouverture sur la société civile et entrepreunariale), son esprit pluridisciplinaire, et son interculturalité, MACLANDS forme des praticiens adaptables et opérationnels.
Partenariats: Collaboration avec Museum National d’Histoire Naturelle Paris (réferent Pr Richard Dumez), master EDTS du MNHN (AgroParisTech)
Responsable: Jacqueline Bayon, Université Jean Monnet
Le parcours PATRILANG a pour objectif former aux patrimoines lusophones dans toutes ses dimensions et tous ses espaces. En mettant en exergue l’interactivité entre langue, interculturalité et patrimoine on valorisera ainsi, entre autres, l’innovation dans des métiers tels que le tourisme, le développement durable, la médiation dans les organisations politiques et territoriales, les paysages culturels.
√ Interculturalité et Insertion Professionnelle
√ Stage ou recherche de 4 à 6 mois
Ce parcours, entièrement interdisciplinaire, formera des professionnels capables d’intervenir en plusieurs contextes socioprofessionnels à l’échelle internationale:
Culture du Projet, savoir instruire, monitorer et communiquer sur un projet.
Être apte à s’ouvrir à d’autres champs disciplinaires pour réaliser des programmes de recherche et de développement pluri- et interdisciplinaires.
Être capable de mettre en place un contrôle qualité et un réseau d’experts.
Restituer, valoriser les données et résultats obtenus en s’adaptant au public cible.
Posséder savoirs et concepts dans les sciences patrimoniales.
Connaître les enjeux des biens culturels passés, actuels et de demain.
Maîtriser le fonctionnement de la gestion des patrimoines, de l’environnement, de la conservation, restauration et réhabilitation.
Acquérir savoirs théoriques et procéduraux disciplinaires de bases afin de pouvoir appréhender la complexité des projets pluridisciplinaires.
Elaborer et transmettre un projet culturel et patrimonial dans un contexte transnational.
Être capable d’appliquer une méthodologie de travail interculturelle.
Identifier les compétences disciplinaires nécessaires à des études ou projets scientifiques liés aux problématiques environnementales interdisciplinaires.
Travailler au sein d’une équipe pluridisciplinaire.
Création d’entreprise en lien avec les patrimoines (culturels, industriels, commerciaux, etc)
Innovation entreprenariale par la valorisation des patrimoines
Universités du Portugal (Faro, Lisbonne, Mação, etc.)
Universités du Brésil (São Paulo, Santa Catarina, Rio de Janeiro et Brasília – en cours)
Universités et Écoles d’ingénieurs et d’architecture françaises (Paris3, Lyon 2, ENSAG, ENTPE, Museum, etc).
Entreprises et Institutions liés au Patrimoine et à la Culture Lusophone
Rosa Maria Fréjaville, Université Jean Monnet
La thématique « patrimoine et numérique » est laissée en France depuis trop longtemps à la sphère communicationnelle. Or comme le souligne l’enquête que nous avons menée auprès de 8 structures culturelles locales et auprès des 26 structures nationales et européennes ayant accueilli nos stagiaires ces dernières années : il est temps pour la France de prendre le virage numérique et de développer une approche culturelle du numérique à la française. En effet, contrairement aux quelques formations actuellement développées en France, il faut adapter le numérique et le penser pour en faire un outil au service du patrimoine et non l’inverse. Trop souvent les expériences numériques dans la culture font dans un premier temps grand bruit (sur-exposition médiatique) puis se révèlent désastreuses : combien de villes ont dépensé des milliers d’euros en achat de tablettes et autres applications permettant une pseudo visite autonome du patrimoine local avant de mettre ces objets au rebus (cas par exemple de Cluny)? Combien de postes de médiateurs supprimés pour des applications sur mobile ? Lors d’une récente interview sur France Culture, l’économiste Daniel Cohen, expliquait que nous assistions à travers le numérique à la première révolution industrielle destructrice d’emplois et qu’il était nécessaire de repenser notre rapport au numérique.
S’il faut intégrer le numérique dans la valorisation du patrimoine cela ne peut se faire que dans une concertation avec les acteurs du patrimoine. Il faut former des professionnels des outils numériques pour le patrimoine afin de prendre en compte toute la complexité des processus patrimoniaux : cela nécessite une solide formation technique et théorique au numérique et une connaissance des enjeux patrimoniaux approfondie. Ce n’est qu’à travers le développement d’une professionnalisation que le numérique appliqué au patrimoine pourra être une force de développement humain et créateur d’emploi.
Le parcours PATRINUM propose des réponses à ces enjeux en s’inspirant des expériences réussies des formations québécquoise et américaines. La formation PATRINUM est co-construite en partenariat avec l’Université Laval de Québec. Après un apprentissage technique et critique, les étudiants réaliseront sur le terrain, la résolution de cas pratique en équipe internationale (France-Québec). L’Université Laval mettra à disposition des équipements de haute technologie qui lui permettent d’explorer les nouvelles possibilités des technologies de l’information : caméra vidéo panoramique et numérisateur 3D portable, micro ambiophonique, appareil photo professionnel équipé pour le tournage HD).
Nous aborderons les thématiques suivantes : sites Web interactifs, applications mobiles, intégration du patrimoine matériel et immatériel, nouvelles narrations multimédia et transmedia, photographie 2D et 3D, courts métrages ethnographiques (ethnoclips) pour l’interprétation du patrimoine, serious game, usage des CMS et des médias sociaux. Les cours, réalisés conjointement de manière très collaborative et participative par les deux équipes et pays (professeurs, étudiants et intervenants du milieu), montreront pas à pas les contenus, expliqueront comment procéder et testeront les savoirs acquis collectivement par des réalisations concrètes.
Université Laval de Québec
École Nationale des Travaux Publics de l’État
Responsable : Robert BELOT, Université Jean Monnet